La douleur
de Marguerite Duras

Photo : Ros Ribas
La dernière guerre, Marguerite Duras l’a vécue tout à la fois comme femme dont le mari avait été déporté dans un camp allemand, comme résistante, mais aussi, comme écrivain. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle a, pendant ces années, tenu un journal. Ce sont ces récits et des extraits de ce journal, que Marguerite Duras a réunis sous le titre La Douleur.
La Douleur est un récit autobiographique, le journal de l’absence éprouvante, de l’attente chargée de menaces, de la peur atroce, écrasante, du désespoir, de la honte de vivre en attendant le retour de Robert Antelme (Robert L. dans le texte), son mari, déporté dans un camp allemand. Elle ignore en cet avril 45, printemps de la Libération,
s’il est toujours vivant. Errante dans une ville assommée, courant de bureau en bureau, maudissant son téléphone, ne mangeant plus, ne dormant plus, elle attend, elle guette, elle cherche le moindre signe d’espoir. La guerre continue en elle alors qu’alentour la joie de la Libération s’extériorise. Son groupe de résistants se réorganise pour encadrer le retour de ceux qui en revienne. Lui aussi en reviendra, dans un corps où la vie n’a plus de poids.
Avec : Dominique Blanc
Mise en scène : Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang