« Au bois dormant » Thierry Thieû Niang et Marie Desplechin

La scène est vide, grise. Trois silhouettes sont accroupies posées en attente dans le fond à gauche. La salle se remplit. Lumière. Benjamin Dupé rejoint sa guitare, Marie Desplechin son texte, ils vont accompagner Thierry Thieû Niang dans une création à 3 voix qui parle du monde de l’autisme.

Thierry compose d’abord dans le silence une suite de mouvements,
de ceux que notre interprétation juge immédiatement comme appartenant à un monde différent : peu de verticalité, le corps est le plus souvent abandonné au sol comme cassé , cassé aussi dans les airs dans des sauts tumultueux, cassé dans son rythme. Là une main tremble remplaçant le regard dans une palpation de l’air. Un pied se fixe dans une discordance. Le corps s’étire, une courbe projette le regard en haut et en arrière, bien en arrière. L’harmonie est là mais autre dans l’ équilibre abstrait de la différence. Le texte de Marie Desplechin nait de la rencontre du danseur avec quatre adolescents autistes.

« Quand rien ne vient de la parole, il vient toujours quelque chose du corps... des gestes il en arrive de partout. Des gestes qui mettent en vie le corps. Jamais je n’ai vu d’aussi beaux gestes : gestes nerveux lignes claires ou mouvements brisés. Elle analyse simplement son effroi devant toutes ces portes fermées qui ne s’ouvrent qu’un instant à l’autre « objectivement ce n’est pas grand chose mais quel bouleversement ce pas grand chose. »

Elle parle des gouffres, des donjons, du Danube, comme une géographe qui resterait en dehors de ce qu’elle voit dans une attente insatiable et insatisfaite. Elle parle de contes, de ceux qui nous ont laissé le plus cette curieuse sensation de vide : Hanse et Gretel ou la Reine des neiges.

Elle nous parle de la seule clef qui lui est donnée celle du rêve et de l’éclat de temps pour entrevoir ce monde de la répétition et de la durée.

Le noir se fait sur un très beau pas de deux tout en décalé qui reprend dans un rythme plus joyeux l’ouverture. Les spectateurs ont du mal à se lever comme un hommage au travail.

Claire Néel - Juin 2009

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