Une douce imprudence à l’Imec : une danse enveloppante

Bien sûr il y a la magie du lieu : l’abbaye d’Ardenne, ses hauts murs de pierre, son plafond de métal brun et son plateau de bois gris. Bien sûr, il y a ce hasard formidable de la correspondance de ces couleurs avec les textiles gris et marron avec lesquels dansent Eric Lamoureux et Thierry Thieû Niang dans Une douce imprudence. Mais il n’y a pas que cette magie-là dans la performance poétique qui nous est donnée à voir.

Il y a aussi l’engagement total des deux chorégraphes et interprètes qui ont créé une forme entre danse et divagation esthétique, autour de la notion anglo-saxonne de « care ». Cette idée de l’attention qu’on peut porter aux autres et à soi-même. L’occasion pour les deux danseurs de décliner le corps à corps autour de cette matière textile, sorte de tiers qui devient tour à tour pierre sculptée, toile peinte, corde, sac, visage aveugle.
Les deux hommes dansent leur lien, entre protection tactile, amour sensuel, et même âpre combat.
Le tissu devient alors parure, dépouille ou lien. Les corps se cherchent, semblent flotter parfois ou s’égarer, mais le spectacle est traversé par de sublimes moments d’intensité comme sur la fin cette incroyable série de portes où les deux hommes, exsangues, ne pouvant plus se soutenir finissent par se jeter l’un l’autre.
Une magnifique façon d’interroger ce qu’on peut ou ce qu’on ne peut pas être pour l’autre. Dans la danse, ou dans la vie.

Ouest-France - 17 octobre 2013

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