MCH fait son Cinémed : Chronique N°2

(...) La fin de journée fut lumineuse grâce à Valeria Bruni Tedeschi et au chorégraphe Thierry Thieû Niang. Une jeune fille de 90 ans est un documentaire dans un service de gériatrie. Pendant six jours, le chorégraphe anime un atelier de danse auprès de ces pensionnaires en fin de vie, atteints de la maladie d’Alzheimer. Filmés avec tendresse et pudeur, les personnages âgés se livrent avec leurs pauvres moyens. Certains évoquent le passé douloureux, comme Gisèle, émue en se remémorant son divorce. D’autre par un geste comme ce vieillard grabataire qui, au bout de cinq jours, parvient à ouvrir et tendre une main. Et il y a Blanche, heureuse de retrouver les mouvements, de danser avec son partenaire, d’avoir envie de plaire, de retrouver le goût à la vie, de susciter envie et jalousie.

À la suite de la projection, Valeria Bruni Tedeschi et Thierry Thieû Niang avaient rendez-vous avec la presse. « À l’origine je voulais faire le portrait de Thierry que j’avais rencontré chez Chéreau, pour Arte. Il m’a parlé de cet atelier qu’il animait dans un service de gériatrie, je ne savais pas ce qu’il y faisait, le sujet a évolué, nous n’avons pas eu de plan de tournage », indique la réalisatrice. Donc pas de scénario : « tout est improvisé ; j’ai eu l’idée de cet atelier car je voulais que ce soit d’autres corps que ceux que l’on voit habituellement, qui dansent. J’ai travaillé avec des enfants, des prisonniers. J’ai l’impression de voyager, je suis l’étranger qui rencontre une autre langue », intervient le chorégraphe.

Cette expérience est unique. Elle diffère des animations habituelles proposées en maison de retraite. Là c’est un vrai artiste qui venait vers elles, plus de 90 % de femmes. En six jours, la durée du tournage, sans être thérapeutes, l’équipe du tournage « a apporté la vie. Nous n’étions pas de leur famille, il y avait une sorte de distance respectueuse entre eux et nous. On ne se sentait pas intrus. Eux ont ressenti de la bienveillance », souligne Valeria Bruni Tedeschi. Un moment de grâce et de rayonnement pour ces vieillards. Ce documentaire, programmé en avril sur Arte, doit absolument trouver un distributeur, il doit sortir en salle. Aussi beau qu’Amour. C’est un acte d’amour.

L’Art-vues - 28 octobre 2016 - Photo Éric Catarina

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